En 1924 se tenait la première édition du concours des « Meilleurs Ouvriers de France ». Un siècle plus tard, des milliers d’artisans ont été récompensés pour leur savoir-faire et leur technicité exceptionnels. Si les MOF sont répartis en 200 métiers distincts, les cuisiniers, pâtissiers, chocolatiers et autres métiers liés à la gastronomie sont fortement représentés dans les médias… Et plusieurs sont bien connus du grand public ! Qui sont ces artisans, et où sont-ils ? Découvrez notre annuaire !
Aux origines d’un concours de prestige
À l’initiative de l’esprit « MOF », un homme : Lucien Klotz. Très affecté par la crise de l’apprentissage qui frappait les métiers de l’Artisanat, ce journaliste et critique d’art soumet dès 1913 son idée pour redynamiser un secteur en perte de vitesse. Face à la presse et aux plus éminentes personnalités de l’époque, il annonce son souhait d’organiser une grande Exposition Nationale du Travail. Celle-ci permettrait aux travailleurs qui le souhaitent de se mesurer à la critique d’un jury de professionnels et du grand public.
La Première Guerre Mondiale reporte évidemment l’initiative mais, après l’armistice de 1918, le gouvernement français se penche à nouveau sur la question. En quête de pistes pour restaurer la fierté nationale, promouvoir le savoir-faire français, stimuler l’économie pour reconstruire le pays, le concours MOF devient une évidence. Il faut attendre le mois d’octobre 1924 pour que le projet de Lucien Klotz se concrétise enfin. La première édition de l’exposition se déroule à l’Hôtel de Ville de Paris, en présence du Président de la République de l’époque, Gaston Doumergue. Là sont exhibés non moins de 200 chefs-d’œuvre venus des quatre coins de la France. Après délibération, les premiers titres de « Meilleur Ouvrier de France » sont décernés à 144 lauréats lors d’une cérémonie solennelle tenue dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, le 31 janvier 1925.
La quête de l’excellence
Depuis lors, le concours « Un des Meilleurs Ouvriers de France » se tient tous les 3 ou 4 ans sous la houlette du COET (Comité d’Organisation des Expositions du Travail). Étendu aujourd’hui à plus de 200 professions distinctes (métiers de bouche, du bâtiment, du textile, des services…), il apprécie la dextérité, les connaissances théoriques et techniques ainsi que la créativité des candidats pour ne récompenser que les plus élitistes. La récompense atteste un haut niveau de qualification professionnelle qui non seulement octroie une reconnaissance des « pairs », mais qui surtout scelle en beauté une quête permanente d’exigence et de perfection, comptée en milliers d’heures de travail acharné !
Important : bien que l’on parle communément de concours « MOF », il s’agit plus exactement d’un examen lors duquel il faut impérativement obtenir une note minimale pour être reçu. Ce qui explique qu’il puisse y avoir plusieurs lauréats par session… comme aucun ! L’admission donne droit à un diplôme d’État intitulé « Un des Meilleurs Ouvriers de France » équivalent au niveau Bac+2.
La liste des MOF de la restauration et des métiers de l’alimentation
Les distinctions MOF se cloisonnent en 17 grands groupes, lesquels se subdivisent en « classes » (une par métiers). Les groupes I et II se consacrent plus spécifiquement aux métiers de bouche et de l’hôtellerie, dont les classes sont listées (de manière non exhaustive) ci-après. Bien sûr, certaines spécialités sont plus connues que d’autres… Les cuisiniers et les chocolatiers, par exemple, profitent d’une grande visibilité dans les médias. Mais il existe d’autres classes ! Sommeliers, boulangers, fromagers, ou même primeurs, tous oeuvrent avec le fameux col bleu-blanc-rouge et ont gagné le droit de le porter toute leur vie.