Une pêche durable, de saison, ancestrale
Tout petit déjà, Sylvain Arnoult allait pêcher sur la Loire avec son père, Patrick, qui a lui-même appris avec son père et son grand-père. A 17 ans, Sylvain Arnoult décide d’en faire son métier mais doit attendre que les lots professionnels se libèrent. Le sésame vient au début des années 2010 ; il a alors enfin le droit d’exploiter une vingtaine d’hectares du fleuve. Depuis, il pêche gardons, mulets, silures, aspes, carpes ou encore l’anguille ou l’alose !
Sylvain Arnoult est amoureux de la Loire et de son métier, et cela se ressent évidemment dans sa façon d’envisager son métier. Sa philosophie ? Une pêche de saison, durable et, par exemple, la pratique du filet-barrage. La mise en place du filet nécessite notamment d’enfoncer des dizaines de pieux de fond pour y fixer un filet. Celui-ci a pour seul rôle de diriger les poissons vers le carrelet qu’il faut ensuite remonter au bon moment, et très vite. Sylvain Arnoult peut ainsi relâcher les poissons, indemnes, s’il ne les ciblait pas. Une technique ancestrale et très physique qu’il est l’un des derniers à pratiquer !
Sylvain Arnoult pêche entre 3 et 4 tonnes de poissons par an. La plus grande partie rejoint les cuisines de Christophe Hay, chef de la Maison d’à côté (deux étoiles Michelin), alors que l’autre est destinée à l’atelier de transformation que le pêcheur a construit avec sa femme en 2016. Là, le couple produit des terrines, soupes ou autres conserves qu’il vend ensuite sur les marchés.